Arts et culture
Le patrimoine romain est présent sur ce littoral et on pourra l’apercevoir à Santa Pola ou à Calpe mais ce sera de loin car de nombreux sites ne sont pas habilités à la visite. En revanche deux musées méritent le détour pour en savoir
plus, le Marcq à Alicante et le musée archéologique de l’Acudia, près d’Elche. La grande particularité de ces côtes c’est d’avoir été des points d’accès et de défense stratégiques contre les invasions. Au plan architectural, cela se traduit par de nombreux églises forteresses comme San Barholome à Javea ou Santa Catalina à Moraira ou encore par le château de Santa Barbara, à Alicante et le château forteresse de Santa Pola. De nombreuses tours de guet viendront aussi rappeler ce rôle des côtes, qui au plan festif donne lieu à tant de fêtes des moros y cristianos. La visite de casco antiguo comme ceux d’Altea ou d’Orihuela donnent accès à un patrimoine architectural très varié allant du Moyen Age à la Renaissance. Novelda, sur la côte, et Alcoy en escapade intérieure, permettront de se familiariser avec l’architecture moderniste au sein de la province d’Alicante. Enfin ce sera aussi l’occasion de visualiser in situ des exemples tout à fait intéressants de l’architecture moderne de Ricardo Bofill, à Calpe et même à Benidorm.
L’artisanat n’est pas la première activité du littoral mais des incursions vers l’intérieur ou à Valence peuvent vous le faire découvrir. En voici quelques exemples :
L’art de la céramique. Implanté depuis longtemps dans la région, en particulier dans les communes de Paterna et de Manises, réputées pour un savoir-faire de plusieurs siècles, et qui ne s’est pas perdu puisque cette région demeure le 1er exportateur de céramique d’Espagne. Tous les ans, le Cevisama qui se tient à Valence en février présente les dernières tendances en matière de décoration et de matériaux.
La porcelaine. Elle tient une place importante dans l’artisanat valencien grâce à la prestigieuse marque Lladró. Les frères Lladró, originaires d’un petit village de la Huerta valencienne, ont fondé un véritable empire de la porcelaine, avec des boutiques implantées dans le monde entier. Le siège de l’entreprise, installé dans la périphérie de Valence, est un immense complexe de 100 000 m2 rebaptisé Ciudad de la Porcelana (ville de la porcelaine), qui abrite le musée Lladró.
Les éventails. C’est un symbole pour l’Espagne entière, mais la région est sa terre d’élection et, depuis quatre générations, la famille Carbonell se consacre à la fabrication artisanale de cet élégant accessoire. Dans la boutique Carbonell, à Valence, on peut voir de véritables trésors des XVIIIe et XIXe siècles, dont certains éventails qui ont requis le travail d’une vingtaine d’artisans. La commune d’Aldaya, dans la périphérie de Valence, est le foyer de la fabrication d’éventails depuis le XIXe siècle.

La palme blanche et les chaussures. Il s’agit de l’artisanat très singulier qui se pratique à Elche. A partir des feuilles de palmiers (qui deviennent blanches après plusieurs mois sans soleil), les artisans de la ville élaborent de superbes objets décoratifs que l’on peut se procurer les jours qui précèdent le dimanche des Rameaux et pendant la représentation du Mystère d’Elche. Tout au long de l’année, on peut visiter le musée de la Palmeraie ainsi que l’atelier municipal des artisans, en centre-ville, pour y assister à l’élaboration de ces objets. Des visites guidées sont aussi organisées par la boutique-atelier Salvador Artesanos pour assister à la fabrication des chaussures à partir de ces palmes. Ces dernières sont aussi vendues directement au public via de nombreuses fabriques.
Danse
La danse contemporaine est notamment célébrée dans le cadre du festival Dansa Valencia, qui se tient tous les ans pendant les mois d’avril et de mai. Et est devenu une référence dans le panorama espagnol depuis sa création il y a près de 25 ans. A cette occasion, de grands noms sont programmés dans les théâtres Principal, TalÃa et L’Altre Espai.
Deux villes seront au programme des amateurs de littérature. Orihuela, la ville de naissance de Miguel Hernández, l’un des plus grands poètes et dramaturges espagnols du XXe siècle, qui lui a consacré une maison musée. Avant ou après, on pourra aussi apprécier ses poèmes, mis en musique par Joan Manuel Serrat ou Paco Ibáñez, comme Andaluces de Jaen. De passage à Valence, n’hésitez pas à lire Terres Maudites, de Vicente Blasco Ibáñez. Ce grand écrivain valencien y parle d’une région qui lui était chère, l’Albufera. Et une fois sur la plage de la Malvarrosa, rendez-vous à la maison-musée qui lui est consacrée.
Musique
Des habaneras au classique en passant par le jazz ou les fanfares municipales, parcourir ce littoral sera l’occasion d’un voyage au travers d’une multiplicité de sons. Puisque tout au long de cette côte, nombre de festivals et de manifestations mettent la musique à l’honneur. Sans oublier les nombreux concerts proposés par les églises. C’est
d’abord une terre de musiciens. On se souviendra ainsi de JoaquÃn Rodrigo, compositeur valencien né à Sagunto et connu du monde entier pour avoir écrit la partition du Concerto d’Aranjuez pour guitares et orchestre de chambre. Côté chansons, le nom de Manu Chao est bien connu des Français, mais ils pourront découvrir ceux du catalan Juan Manuel Serrat et du valencien Raimon, deux figures emblématiques de la Nova Canço, nouvelle chanson, des années 1960, et, pourquoi pas, celui de Camilo Sesto, un Valencien d’Alcoy devenu l’un des chanteurs les plus connus de la pop espagnole et l’icône des années 1980. Si on le peut, ce voyage musical incluera bien sûr l’écoute du Misteri d’Eix, à Elche, classé au pratrimoine immatériel de l’humanité.
Joaquin Sorolla a été le meilleur représentant de l’impressionisme valencien. Ses premières grandes toiles, en particulier Une autre Marguerite, comptent parmi les chefs d’oeuvre du réalisme social, le courant le plus novateur de la
peinture espagnole de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Très vite, il se tourne vers la lumière et le grand air des plages de la Valence de son enfance, avec des toiles comme le Retour de la pêche. L’un de ses travaux les plus intéressants est probablement la Vision d’Espagne, une série de tableaux commandés par l’Hispanic Society de New York, qui offre une évocation poétique des provinces espagnoles au travers d’immenses tableaux chargés de lumière.